- Tu ressembles tant à ton père, Nuage des Corbeaux ! Tu es son portrait craché !! Je suis convaincu que tu sera comme lui. Un grand guerrier.
À l'époque, ces mots ne me déplaisait pas. Même qu'ils... me remplissaient de joie. D'être vu comme le seul, l'unique et le grand Divinateur des Ombres était un véritable compliment à mes yeux. Je voulais être comme lui. Un guerrier qui ferait trembler un clan à sa simple mention. Au charisme évident et à son sens du devoir qui me faisait rêver. Désormais, j'ai pu ouvrir les yeux. Ce matou, n'était rien d'autre qu'un lâche, un faible ! Mort au combat ? Laissez-moi rire ! C'est ce qu'ils ont voulu me faire croire. La vérité est bien pire. Il est mort de ses démons. Le grand guerrier s'est fait achever par un groupe de chat errant pour protéger une domestique, bien qu'il ait une compagne et des chatons ! À partir de ça, je me m'y a voir mon père comme une insulte.

- Je m'inquiète pour Véhémence des Corbeaux... il ne broie que du noir ces derniers temps.
C'est ce qu'elle disait, mais que voulez-vous ? De découvrir que la personne pour qui tu portais une admiration se révèle n'être qu'un moins que rien, de voir celui a qui on voudrait ressembler et finir par le haïr. La forteresse qui protège mon cœur c'est effondré, me laissant un goût amer. Alors, laisses-moi. Laisses-moi le détruire en paix... par pitié. Laisses-moi. Je sais que Berceuse du Flocon ne fait ça que pour mon bien et n'a aucune arrière pensée méchante alors... ignores-moi. Comme ça, tu ne verras pas le lâche que je suis pour tomber face à son passé. Ne me regardes pas, ne regardes pas l'être détestable que je suis et oublies-moi.

- En l'honneur de son défunt père et de notre dernier lieutenant, accueillons Véhémence des Corbeaux en tant que mon second.
Suis-je aussi incapable au point de n'être plus capable de mériter ce poste de moi-même ?! Je suis bien son fils après tout... Vivre en tant qu'une ombre est dégueulasse. On fini par se dégoûter de soi-même, qu'au bout du compte on est qu'une coquille vide qui n'a pas de fond. Je riais de moi-même intérieurement et me contenta de lâcher un large sourire à mon chef. Si je ne peux rien avoir de moi-même, alors je me contenterai de prendre ce que l'on me tend.

Tu deviendras Étoile des Corbeaux
Je devins chef plutôt rapidement. L'ancien, était vieux. Trop vieux. Je suis épuisé. Épuisé de me battre contre le passé. J'ai besoin de me reposer. La seule qui puisse faire ce rôle est toujours celle qui s'inquiète pour moi... Berceuse du Flocon. Si douce. Si belle. Si parfaite. Rien qu'à la regarder j'ai l'intime impression de la souillé, moi le guerrier stupide que je suis, ou plutôt chef désormais. Je remercia les ancêtres et accorda un bref coup d’œil à mon géniteur. Même si ça me faisait du mal de l'admettre, il avait la classe. Il a l'air si fort. Rien n'a l'air de l'impressionner. Je poussa un léger soupir et reparti en direction de mon camp. Le voyage m'avait épuisé, mais c'est ce qu'un chef doit faire pour son clan.

Peu après, le jeune chef invita la guerrière, Berceuse du Flocon, à une partie de chasse. Au fil du temps, il s'était entiché à elle et avait subi au désir de la protéger. Bien qu'il se mentait à lui-même, il en était amoureux. Étoile des Corbeaux fût une stupide erreur, qui le hante encore. Il passa un peu trop près d'un groupe de solitaire errant. Évidement, ils attaqua le chef qui n'avait aucun mal à les combattre. Cependant, un profita de son attention ailleurs pour tomber sur cette dernière. Lorsqu'il s'en rendit compte, le chef repoussa ses assaillants et la rejoignit en un clin d'oeil. Le solitaire tenait la guerrière à sa merci.
- Si tuer est ce que tu désires, alors tues-moi. J'ai neuf vies, alors viens. Laisses-la tranquille et je m'offrirai sur un plateau d'argent, sans me débattre. J'ai bien endommagé ton petit groupe, alors prends ta vengeance. Viens te battre contre le lâche que je suis !
Son opposant c'était contenté d'un sourire. Un sourire qui le hantait encore.
Il l'acheva d'un bref coup de griffe avant de sauter dessus le chef avec les survivants.
Elle... est morte ?
Sont les seuls mots qui étaient en tête du meneur. Il se prenait des coups sans riposter. Tout semblait vide, il ne comprenait rien. Elle qui souriait à ses côtés étaient maintenant morte. Alors quelque chose en lui se brisa. Prit d'une soudaine folie meurtrière, le barbare les acheva de manière si brève que s'en était comique.
N-non... sans elle... qui vais-je protéger ?
Puis, il se souvint de son clan. Alors il songea : « Un guerrier se bat pour celui qui se dresse devant lui. Un vrai guerrier se bat pour ceux derrière »